Ardeur J'ai écrit ce "poème" au début des années 2000, et l'ai proposé d'abord sur le Forum 08 originel, mis en ligne et administré par un Rethélois, depuis longtemps déjà parti vers le Sud. Parmi les intervenants du forum, le Sedanais Oncle N. avait vivement protesté contre ma vue qu'il jugeait idyllique de la vie de la Vallée, énumérant les difficultés et autres problèmes posés par le monde industriel (en premier lieu : l'alcoolisme). Pensait-il que j'ignorais les aspects qu'il avait soulevés ? Oncle N. a, depuis, quitté les Ardennes pour se réfugier dans les Alpes et le monde virtuel des jeux... Je l'ai proposé quelques années plus tard, en commentaire d'une rubrique "Chemin faisant" du Beuqueux, évoquant les "Ardennes vertes", illustrée d'une reproduction d'un tableau de Simon Cocu. [1] [2] [3] Le-dit Beuqueux y réfute la possibilité que le Général, en visite dans les Ardennes en 1963, ait pu s'écrier : "Vive les Ardennes vertes !". Pour preuve, dit-il, un "élu d'importance des Ardennes" n'en aurait trouvé trace "Ni dans les archives de la préparation ni dans celles du compte rendu du voyage présidentiel". Le même élu n'aurait sans doute pas trouvé trace d'un discours du même auteur, en juillet 1960, à Fécamp : "port de mer... et qui entend le rester". Pour ma part, nourri dès la classe de CE2 des poèmes de Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, mais aussi de ceux du père Hugo, de J-M de Heredia ou de Sully-Prudhomme, je serais encore capable, aujourd'hui, de vous en réciter quelques-uns. Il faut dire que notre instituteur d'alors venait de la ville où naquit notre Arthur, et passait chaque matin non loin du kiosque faisant face à la gare. Parfois, il prenait le premier train, gravissait les premiers lacets de la route menant sur "les Hauts", afin de pouvoir contempler le lever du soleil au-dessus du Roc-la-Tour... Même si les textes pouvaient revêtir d'autres formes, c'est celle du sonnet avec ses alexandrins qui conserve mes préférences, par sa simplicité. Des sonnets parnassiens, j'avais noté que tous les vers étaient faits pour amener le vers final :
Fils de chaudronnier-tôlier, passé contremaître au "Service thermique", petit-fils, neveu d'autres ouvriers en fonderie (dont un oncle polisseur : "polissez-le sans cesse, et le repolissez"), entouré de voisins eux-mêmes ouvriers métallurgistes, et même si je n'ai mis que rarement les pieds dans leurs "boutiques", je me suis cru autorisé à faire partager mon "ressenti". Comment écrire un sonnet ? Un minimum de technique s'impose ! Qu'est-ce qu'un alexandrin ? et une césure ? Est-ce difficile de choisir ses rimes (sans dictionnaire) ? Faut-il les alterner, ou les croiser ? Faut-il qu'elles soient masculines ou féminines ? Et surtout : que devra dire mon vers ultime ? Je tenais à y incorporer quelques mots de patois, quelques termes techniques (pas trop !). Je tenais surtout à faire allusion au conseil que me donnait mon père, à propos de la pose des rivets, exécutée par mes soins :
conseil qui sonne aussi comme un alexandrin. Et le titre ? Le titre "Ardeur" s'est immédiatement imposé. Il est court, il commence comme "Ardennes", il rime avec "Labeur". N'est-ce pas suffisant comme bonnes raisons de ce choix ? Alors ? Si le bruit des boutiques n'a jamais été une berceuse, il est à craindre qu'aujourd'hui, ce soit le "Silence dans la Vallée" qui empêche nombre d'habitants de dormir. [1] Simon Cocu, peintre des Ardennes (né le 1er Décembre 1925 à Neufmanil) : [ le - nouveau - site Internet ] [2] l'[avant-]avant-dernière version du site Internet de "l'union/L'Ardennais" n'a pas conservé trace des commentaires. [ [3] le sonnet (d'un "auteur inconnu" bien que publié sous mon habituel pseudo) a été repris sur le blog des Lenoir-Mernier / LCAB : [ La Vallée...Oubliée ! (10 janvier 2012) ] |