Ardeur
La vallée était pleine de sirènes d'usine,
De bruits de laminoir, et de coups de pilon,
De grincements de roues, et de chocs de tampons,
D'une locomotive ou quelque autre machine.
Les cheminées crachaient une affreuse bougine,
Des nuages de vapeur aux odeurs de goudron,
Où se mêlaient toujours des poussières de charbon,
Qui faisaient les gueules noires comme celles de la mine.
La forge jetait, la nuit, des éclairs fantastiques,
Eclatants témoignages de la vie des boutiques.
Car la vallée alors vivait à coeur battant,
Le travail était dur, mais la vie était belle,
Le métal rougissait, tout battu mais content,
D'y voir se marier la crasse et l'étincelle.
M.D. (? 2000)
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