Le Point de Sedan (1878-???)
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Le Tapis point en liquidation judiciaire
Cette fois-ci, le Point de Sedan est à l’agonie. La Sarl vient en effet de faire l’objet,
à la mi-octobre, d’une procédure de liquidation judiciaire.
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 Escapades 2006
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Un an déjà... Le 8 octobre 2007, Denis Jacques président du tribunal de commerce de Sedan
tentait de sortir de l’impasse en plaçant la société en redressement judiciaire. Tandis
que le cabinet Dargent, représentait les intérêts des créanciers, Me Renaud Stackler était
chargé de trouver un repreneur. Dans le même temps, Me Bernard Joliot, notaire à
Chémery-sur-Bar mettait en vente, à la demande de l’association de sauvegarde, l’emprise
de 2630m2 , au prix initial de neuf cent mille euros.
Aux enchères
Six mois s’écoulèrent... Un industriel du Nord montra toutefois le bout de son nez...
A l’entendre, le Tapis point l’intéressait... Mais il apparut très vite que son offre
n’était pas satisfaisante. Le tribunal prolongea de six mois le délai de redressement.
Une échéance qui s’avéra infructueuse. En outre, depuis plusieurs mois, toute activité
avait cessé dans les bâtiments déserts. Au point que l’administrateur avait même dû
rebrancher l’électricité. Force fut de constater que faute de solution industrielle et
sans plan de continuation possible, il fallait venir, en désespoir de cause, à la
liquidation judiciaire.
A moins qu’un repreneur de la dernière chance ne fasse une offre amiable de rachat,
Me Bauer, commissaire priseur procèdera, avant la fin de cette année, à la mise aux
enchères du mobilier, les petits métiers, le Grand Jacquard, les tapis etc...
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Il ne faut pas se voiler la face : le risque existe que, faute d’acquéreur, le
Grand Jacquard, classé, rappelons-le à l’inventaire du patrimoine, finisse à la ferraille.
Ainsi disparaîtrait, dans l’indifférence, le dernier témoin de l’industrie lainière
sedanaise. Une hypothèse qui soulève le cœur de bien des Sedanais.
Certes, il n’est plus question d’espérer 900.000 euros, de la vente du terrain, estimation
fixée avant la crise immobilière, et qui à l’époque paraissait déjà bien trop élevée à
certains.
« Pour l’instant, note Me Joliot, nous recueillons les offres ... Les
propositions tournent autour de 280.000 euro à 320.000 €.euros. Nous avons plusieurs
candidatures sérieuses favorables à une reprise des locaux en l’état. ».
La vente, si elle se réalise, permettra sans doute d’épurer les dettes ( entre 250.000
et 300.000 euros).
La fin de la production
Pour le reste... la production paraît, bel et bien, définitivement compromise, et il
est vraisemblable que plus aucun tapis ne sortira de la fabrique du boulevard Gambetta.
A moins d’un miracle de la dernière heure...
Sans doute, la ville ou le département pourraient se mettre sur les rangs, afin d’éviter
que notre patrimoine ne s’éparpille au feu des enchères... Somme toute, le Grand Jacquard
n’est pas moins symbolique que Woinic...
Jean-Yves Barzic
[ l'union / L'Ardennais du 6 novembre 2008 ]
[ Quand le Point de Sedan s'exportait en Amerique (UA 03/2/09) ]
Voir ...
[ Le Tapis Point de Sedan (la manufacture) ]
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 Escapades 2007
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 Escapades 2008
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Réactions et Témoignages ... |
- De nombreux guides nationaux, régionaux, départementaux ne manqu[ai]ent pas, à juste
titre, de mentionner la "Manufacture du Point de Sedan" parmi les richesses patrimoniales
du département. Ces articles sont illustrées de photographies montrant les artisans dans
leur travail et quelques échantillons de leur production. Un reportage leur a été consacré
dans l'émission "Faut pas rêver", diffusée sur FR3 le samedi 3 mars 2003.
- l'u/L'A :
- Aa : "...Quelle honte, je suis outrée !!! ...
...Messieurs les "décideurs", réagissez et prenez de bonnes décisions
pour une fois".
- P-e : "...une insulte de plus à la culture française...
Que nos décideurs décident bien en aidant à remettre sur pied cette
entreprise artisanale (1ère de France semble t-il), ils n'en sortirons
que plus fiers et là à juste titre. Il y a lien intime entre un
savoir-faire et des valeurs humaines; ils sont à protéger".
J-L.L. : "L'issue me paraît malheureusement inéluctable sauf à ce qu'un repreneur
miracle n'arrive. Cela paraît peu envisageable car effectivement la
mobilisation autour de cette entreprise n'a pas été très développée.
Il faut reconnaître que l'outil de travail (dans mon souvenir de
quelques années) évoque plutôt Zola que le XXIème siècle. Mais il
y a une vingtaine d'années, quand l'entreprise avait déjà des hauts
et bas, j'ai acheté un tapis. Il devient désormais "vintage"
et "collector"."
- SH(as) : .......
"Effectivement il y a beaucoup d'indifférence d'un certain nombre de décideurs...
hélas ça fait 20 ans que ça dure "
- Les footeux :
- Ch : "...Il y a sûrement 1000 autres manières d'utiliser intelligemment
800.000 euros dans les Ardennes ... En voila déja une...!"
- F : "Une page de l'histoire de la ville qui semble se tourner... C'est bel
et bien dommage"
- Bvf : "si elle [ne] faisait encore que se tourner... Ce sont des tas de pages que
l'on dechire...de notre histoire... "
- D13 : "c'est bien triste...
je garderai toujours le tapis acheté lors d'une visite de cette manufacture...

... comme souvenir et surtout reconnaissance de leur travail."
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La fin finale ... |
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Finale reportée ... |
- La métaphore footballistique ne surprendra pas, sachant que nous sommes à Sedan !
- « C'est un pan important du patrimoine industriel sedanais que nous mettons en vente
aujourd'hui. Je vous propose donc une possibilité d'achat en un seul lot. Tout
le contenu de la manufacture à 25.000 euros. Y a-t-il preneur ? »
Après la mise à prix, l'enlèvement est immédiat. D'un discret signe de la
main, Didier Herbillon sur qui tous les regards sont braqués fait tout de suite
acte de candidature.
« 25.000 euros. Quelqu'un couvre-t-il l'enchère de 25.000 euros ? Non.
Adjugé à 25.000 euros » conclut Dominique Bauer.
Applaudissements dans la salle. Le maire de Sedan est congratulé par les
proches de son équipe. L'affaire aura été réglée en un peu plus d'une minute.
D'emblée, les 52 éléments (cinq métiers, une dizaine de tapis, les tables de drapiers,
trois bobinoirs, 384 cartons perforés…) ont trouvé preneur.
« En 37 ans de métier, c'est la vente la plus rapide que j'aie faite.
C'est une bonne chose que toute l'entité de la manufacture reste ici d'autant qu'il
y avait des représentants de musées de Lyon et Bruxelles intéressés par certaines
pièces », avoue le commissaire-priseur.
[ l'union / L'Ardennais du 20 février 2009 ]
- ... nouvel avenir : un centre d'animation du patrimoine sedanais ?
"... il faut admettre que Sedan a pris 20 ou même 30 ans de retard dans la
mise en valeur de ce patrimoine..."
"... certaines des collections du musée dormant dans les réserves, telles
les dentelles en point de Sedan..."
[ l'union / L'Ardennais du 30 mars 2009 ]
- Le Tapis - Point de Sedan racheté par la Ville :
"... Le bâtiment du Tapis Point de Sedan, doté d'une immense verrière métallique, de
type Eiffel, très innovante à l'époque, a été mis à prix 400 000 euros. Aucun acquéreur
ne s'est manifesté à ce prix, ni même à 300 000 euros. A 200 000 euros, prix légèrement
inférieur à l'estimation des Domaines (qui était de 218.000 euros) Maître Alexandra
Joliot-Froissard qui était mandatée par la Ville a obtenu l'adjudication, intégrant
ainsi le Tapis Point dans le patrimoine, déjà très riche, de la ville de Sedan."
[ l'union / L'Ardennais du 15 septembre 2010 ]
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Une annexe du Musée d'Orsay ? |
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